Projet TPS : une fuite pour certains, une charge pour les autres.
- jeanpaulosowski
- 5 déc. 2024
- 2 min de lecture

Le 7 novembre, lors d’une réunion avec les syndicats dans le cadre des négociations triennales sur la gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP), Orange a annoncé un revirement majeur. Le groupe a finalement décidé d’ouvrir la voie à un nouveau dispositif de Temps Partiel Senior (TPS)
Vincent Lecerf, directeur des ressources humaines d’Orange, justifie cette décision en affirmant que le nouveau plan répond à « une demande forte du corps social ». Cependant, il omet de mentionner que ce dispositif constitue également un levier stratégique pour réduire les effectifs, permettant à l’entreprise de diminuer ses coûts opérationnels. En effet, dans une entreprise où l’État est actionnaire, le recours à un plan de départ volontaire (PDV) est politiquement délicat et pourrait susciter une controverse publique.
En misant sur le TPS, Orange trouve ainsi un moyen d’encourager des départs en douceur, sans l’éclat ni les contraintes juridiques et sociales d’un plan de restructuration classique. Ce mécanisme, présenté comme une réponse aux attentes des salariés, masque une logique purement économique.
Le TPS, si, il était signé, va aggraver les problématiques déjà bien connues et documentées. L’absence d’un véritable transfert des compétences va encore fragiliser les équipes restantes, qui doivent déjà composer avec des effectifs réduits et une augmentation de leur charge de travail. Ceux qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas partir devront supporter un fardeau professionnel de plus en plus lourd, au détriment de leur santé.
Malgré les nombreux rapports d’experts, les alertes répétées des syndicalistes et les constats alarmants des médecins du travail, la direction semble persister dans une gestion à court terme, ignorante des impacts humains de ses décisions. Cette stratégie, qui privilégie la réduction des coûts au détriment du bien-être des salariés, va accélérer le cercle vicieux : épuisement des équipes, perte de savoir-faire et profonde démotivation générale.
A SUD, nous estimons qu'il est urgent qu’Orange revoie ses priorités et prenne enfin en compte les signaux d’alerte dans ses propositions sur la gestion des emplois et le potentiel accord TPS, et ceci avant qu’il ne soit trop tard.
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