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Le PDV Contre-Attaque

  • sudwin
  • 16 mai 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 mai 2024

Après une première copie retoquée par la DRIEETS en 2023 et le retrait de son Plan de Départ Volontaire et d’Evolution du modèle organisationnel, une deuxième version express a été reconstituée. Et cette fois, elle a malheureusement pu obtenir un feu vert pour une mise en place immédiate dans la foulée... Les conséquences vont être immédiates puisque la date butoir de dépôt des dossiers est déjà fixée à Septembre 2024 pour une clôture en Mars 2025.


Les élus du CSEC alertent à l’unanimité, tous syndicats compris, sur la dangerosité et la validité de ce plan.


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Malgré une très grande quantité d’irrégularités, approximations et angles morts, seul le volet Santé Sécurité et Conditions de Travail avait été pointé du doigt par la DRIEETS. Nulle besoin pour la direction de revoir en profondeur ses plans et de simples ajustements sur la gestion des risques psycho-sociaux lui auront permis de reprendre tranquillement les choses là où elles avaient été laissées. En plus d’être intrinsèquement insuffisants, ils interviennent après une nette détérioration observée de la situation des salariés entre temps : surcharge de travail aggravée, pressions reportées, moral en berne, avec hélas deux dramatiques cas de suicides à déplorer. Tout ceci apparait en grande partie lié à la grande négligence quant à l’impact de cette réorganisation : non-respect de l’accord de méthodologie sur l’évaluation et l’adaptation de la charge de travail du 21 juin 2016, travaux d’évaluation expéditifs menés sans outils adéquats, opacité quant aux modalités de la réorganisation et au recours à l’off-shoring et l’outsourcing etc…).


Vne absence de garantie de ce plan sur la base d’un volontariat libre et non « forcé ».

Le flou autour de la réorganisation qui va accompagner ce PDV induit que le départ de certains salariés va immanquablement déséquilibrer les effectifs, en mettre d'autres en grande difficulté et ainsi peser lourdement sur leur liberté de décision. Des cas de salariés soumis à pression pour se porter volontaires ont déjà été reportés. Compte tenu du faible nombre de salariés s’étant déclarés volontaires dans le sondage initial (5%) , la crainte de voir ces pratiques se généraliser pour forcer le succès de ce PDV est donc réelle et légitime. D’autant plus que les mesures d’accompagnement pour les volontaires s’avèrent particulièrement peu attractives, au regard de situations analogues dans d’autres entreprises comparables ou même précédemment au sein du groupe (Orange Bank) : indemnités, durée du congès de reclassement, aides à la formation et création d’entreprises etc…


Tout ça pour ça ? Des bénéfices plus que contestables

Outre les dangers inhérents à sa mise en œuvre pour les salariés, le bienfondé et la pertinence même de ce plan posent question. D’un point de vue économique, Le plan stratégique a conduit Orange Business à faire évoluer ses activités legacy de services IT vers des services de connectivités (5G, SD WAN) dont la marge s’est avérée très faible, aggravant ainsi les problème de profitabilité au lieu d’amener des relais de croissance. Le plan de départ volontaire apparait donc comme une réponse à une dégradation des perspectives liées au plan stratégique Engage, dégradations qu’il a lui-même favorisé... Réponse plus que contestable qui plus est, compte-tenu des alternatives et du contexte. Les budgets se basent en effet sur des hypothèses particulièrement pessimistes qui aggravent artificiellement les difficultés existantes pour éviter d’y faire face via un plan de redressement plus ambitieux. La correction à la hausse de 100M€ de l’EBITDAal prévisionnel pur 2025 n’est par exemple pas du tout pris en compte par le PDV alors qu’il s’agit là d’une économie substantielle en comparaison de l’objectif de 455M€ associé au PDV. Le départ de 149 salariés éligibles au PDV n’a pas non plus été pris en compte.  Ceci semble donc confirmer une volonté de maximiser artificiellement les indicateurs financiers à court terme avec les salariés comme variable d’ajustement. Les problèmes de transferts de compétences, manques de moyens inhérents à une stratégie de recours massif à la sous traitance et l’offshoring et donc in fine de qualité de service aux clients et de chiffre d’affaires vont donc vite prendre le relai. Un retour au status-quo initial parait inévitable et souligne la non-pérennité  de cette stratégie. La responsabilité sociale d’Orange est donc ainsi sacrifiée sur l’autel de l’affichage de performances financières artificielles et court-termistes sans réel plan de développement durable avec mise en place de formations qualifiantes et approfondies pour faire face aux évolutions technologiques du secteur.


Vne nouvelle preuve du mépris dialogue social

Malgré une demande de non-homologation des élus du CSEC, ce PDV semble suivre son cours à marche forcée sans ajustement ou consultation approfondie des partenaires sociaux et témoigne une nouvelle fois de la très grave dégradation du dialogue social au sein du groupe Orange. Il devient urgent de se mobiliser pour enrayer cette offensive de plus en plus décomplexée de la direction vis-à-vis de ses salariés. Si rien n’est fait contrecarrer cette nouvelle manœuvre en soutenant les salariés d’Orange Business, tout laisse à penser que d’autres entités seront à leur tour attaquées.


TOUS LES SALARIES SONT EN DANGER.


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